Nous sommes le 16 Juillet 2016, il est 9H du matin et le soleil tape déjà fort sur la Haute Savoie : un beau weekend en prévision. Que faire? Un petit tour sur Google nous fera découvrir l’existence d’une ancienne route militaire à la frontière Franco-Italienne. Appelée « Strada per Rochemolles », nous y accédons par une toute petite route de montagne au départ de Bardonecchia dans la région Piémontaise. Nous prenons la direction de Rochemolles, un superbe petit village alpin très authentique à 1600m d’altitude : c’est là que le goudron laisse place à une magnifique piste d’environ 20 kilomètres qui devrait nous mener à plus de 3000m d’altitude.
Après avoir tombé la pression des pneus à 1.6 bar, nous nous engageons sur la piste qui mène tout d’abord à plusieurs chalets d’alpage puis continue sous les arbres le long d’une rivière. Les paysages sont typiques de nos Alpes, de grandes prairies encerclées d’immenses barres rocheuses. La piste est facile mais très poussiéreuse. A 1900m nous apercevons le barrage artificiel de Rochemolles, d’un bleu magnifique. La pause s’impose!
Nous sommes maintenant à 2000m d’altitude et croisons la route d’une stèle fleurie érigée en mémoire des « Alpini », l’équivalent italien de nos Chasseurs Alpins.
Il est temps de reprendre la route en direction du refuge Scarfiotti à 2165m. Superbe endroit dans lequel il est possible de dormir et manger. Un grand parking au bord de l’eau permet de se garer pour profiter d’une belle journée d’été. C’est ici que la majorité des véhicules s’arrête mais nous décidons bien sûr de continuer sur la piste qui s’élève alors dans un paysage de plus en plus lunaire. C’est aussi ici que les « difficultés » commencent et nous sommes prévenu par un panneau qui nous indique « route militaire non entretenue, à vos risques et périls ». Plus nous prenons de la hauteur plus la piste est défoncée et plus les virages se resserrent, nous devons souvent manœuvrer avec le 80. Quelques motards nous doublent régulièrement au guidon de leur trails KTM, BMW et Honda.
Le soleil tape fort, le ciel est bleu et nous sommes entouré de marmottes. Un superbe spectacle. Il est temps de faire une pause au détour d’une épingle pour admirer la vue et faire gambader Flash qui décidera immédiatement de prendre en chasse une marmotte malgré nos cris pour le rappeler.
A partir de maintenant la végétation disparaît, la piste devient de plus en plus pierreuse et la température commence à chuter. Les premiers névés font leur apparition, nous sommes aux anges. C’est aussi à ce moment que nous apprenons qu’il n’est pas possible d’arriver jusqu’en haut en 4×4, la neige étant encore trop profonde à partir de 2800m.. mais pour le moment il n’est pas question de s’arrêter! Notre 80 est parfaitement équilibré, les suspensions nous permettent de progresser dans un grand confort.
A notre grand étonnement nous débarquons alors sur une portion de 800m de route goudronnée puis reprenons la piste. Les névés sont de plus en plus imposants. Encore quelques virages, nous sommes à 2800m d’altitude, la chaleur fait place à la fraîcheur de la haute montagne. Un dernier virage, nous n’irons pas plus loin, la neige nous barre le chemin, nous sommes à 2850m. Nous tombons sur 4 italiens qui avaient décidé de continuer au volant de leur Wrangler; très mauvaise idée! Une perte d’adhérence les entraîne dangereusement dans la pente et nous ne pouvons pas leur venir en aide sans risque. Il faut dire que leur treuil Tmax (connu pour sa non-fiabilité) ne fonctionne pas, c’était pourtant leur seule chance de s’en sortir.. Après une demi-heure passée avec eux à réfléchir à une solution, ils décideront sagement de laisser leur Wrangler sur place pour redescendre avec des amis afin de faire appel à une pelle mécanique. Nous ne les reverrons pas.
Nous décidons de poursuivre à pied, hors de question de faire demi-tour ici, il ne reste que quelques virages et 200m de dénivelé. Quel spectacle à l’arrivée!
C’est ici que Flash décidera de s’approcher un peu trop près du bord de l’eau pour finalement passer à travers la fine couche de glace et se retrouver piégé dans l’eau gelée de ce petit lac – le plus haut des Alpes! Me voilà à courir moi même en direction de Chouchou pour le sortir par la peau du coup, allongé sur la glace en espérant qu’elle ne craque pas sous mon poids.. Ouf, plus de peur que de mal! La journée avance, il est temps de redescendre à la voiture, reprendre la piste dans le sens inverse et trouver un lieu de bivouac pour la nuit. C’est à 2600m que nous trouvons l’endroit idéal pour s’arrêter, il est 18H, l’heure de l’apéro puis des fameuses pâtes carbo de Laure. La nuit tombe vite à cette altitude, il fait froid, nous ne tarderons pas à nous installer sous notre couette.
Réveillés vers 7H du matin par les sifflements des marmottes, nous prendrons tout notre temps pour petit-déjeuner et plier le bivouac: nous sommes dimanche et le temps est au beau fixe. Vers 10H il est temps de redescendre tranquillement puis de reprendre la route, nous ne sommes pas en vacances, il faut rentrer à la maison, 200Km de route nous attendent. Voilà, Sommeiller c’est terminé mais sans doute y reviendrons nous.
_Fab
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