6 mai 2018, 21h30, nous voilà enfin à Kiev, capitale ukrainienne où nous arrivons après une longue journée de route toute droite, toute plate et sans grand intérêt au niveau des paysages (pour ne pas dire carrément chiante – désolée pour le terme!).
Nous atterrissons dans un hôtel assez chic où Flash n’est apparemment pas le bienvenu car « trop gros ». Après discussion avec le directeur de l’hôtel, ils finissent par nous donner une chambre, et nous préviennent du montant à payer en cas de dégâts causés par le chien. A croire que nous essayons de rentrer dans l’hôtel avec un poney!
Quelques sushis et une bonne nuit de repos plus tard, nous nous rendons dans un centre commercial afin que Fabien se rachète des baskets (et oui, sa seule paire est restée au bord du dernier lac où nous nous sommes arrêtés!), puis retrouvons Christian, un baroudeur qui part pour les Stan, mais qui fait la boucle dans le sens inverse. Conversation très intéressante puisqu’il a passé plusieurs années en Mongolie, c’est toujours sympa d’avoir des conseils de personnes qui connaissent ce coin du monde. Quelques bières plus tard, nous reprenons nos chemins respectifs et faisons un tour dans la ville avant de reprendre la route. Aucun commentaire à faire, c’est toujours une grande ligne droite pleine de nids de poule!
Nous avions prévu de nous arrêter bivouaquer juste avant la frontière mais l’absence totale de forêt et une attaque de moustiques-tigre nous ont rapidement dissuadés de sortir de la voiture! Nous voilà donc repartis jusqu’au poste frontière ukrainien. Bon, on dormira en Russie finalement!
Le passage de la frontière Ukraine-Russie
Il est 20h30, pas trop de monde au poste de contrôle, nous sommes assez optimistes.
Bien que la communication soit loin d’être évidente, les douaniers, qu’ils soient ukrainiens ou russes, sont assez aimables avec nous et nous aident avec les formalités à remplir pour l’importation de la voiture (côté russe). Ils nous font juste ouvrir quelques boîtes et sortir quelques affaires pour vaguement regarder dedans. Les paperasses, elles, prennent un petit peu plus de temps, et nous avons alors tout le loisir d’observer les moustiques qui essayent de nous dévorer et les dizaines de hannetons qui nous tombent dessus après s’être brûlés sur les lampes! Notre amie Clem aurait été ravie d’être là!
23h, les douaniers russes nous ouvrent enfin les portes de leur pays, « Welcome to Russia! ».
L’aventure peut enfin commencer, mais en fait pour l’instant, il est surtout l’heure de manger un bout et d’aller se coucher. Le premier parking après la douane fera parfaitement l’affaire pour ce soir! C’est un peu bruyant (beaucoup de camions arrivent dans la nuit pour passer la douane au petit matin) mais au moins ici il n’y a pas de moustiques.
L’avantage, c’est que nous sommes réveillés tôt et pouvons vite reprendre la route. Il ne nous reste que 500 km avant d’atteindre Moscou, mais vu les routes, on n’est pas près d’y arriver! La route est encore une fois toute droite mais avec un peu plus de forêt cette fois. Et dire que la route va ressembler à ça sur les 5200 km qu’il nous reste à parcourir jusqu’en Sibérie, ça nous fatigue d’avance..
Moscou
Nous arrivons à Moscou juste à l’heure des bouchons (d’autant plus qu’aujourd’hui il y a eu pas mal de manifestations dues à la reconduction du mandat de Poutine) et mettons donc pas mal de temps à aller jusqu’à l’hôtel (oui dans les villes nous préférons dormir à l’hôtel histoire de poser un peu la voiture et ne pas dormir dans des endroits trop craignos).
Le réceptionniste nous dit que nous pouvons prendre le train et le métro avec un chien, nous nous lançons donc dans notre aventure moscovite vers 20h. Effectivement il est possible de prendre le train avec un chien, mais dans le métro il n’y a que des escalators pour accéder aux rames, et il est uniquement possible d’y emmener les chiens qui tiennent dans un sac (autant dire que notre poney ne passe pas inaperçu et se fait vite refouler par les vigiles!). Tant pis, nous sortons explorer les alentours de la station où nous nous sommes arrêtés, en l’occurrence le Delovoy Center, le quartier d’affaires flambant neuf de Moscou, puis rentrons à l’hôtel.
9 mai, décidément, nous avons droit à toutes les célébrations des jours fériés! Date de la victoire de l’Union Soviétique sur les Allemands, de grandes parades militaires sont organisées dans toute la ville. Etant donné qu’il nous est impossible d’accéder au centre-ville en transports, nous essayons en voiture, mais de nombreuses routes sont bloquées par des Kamaz, ces énormes camions russes. Ces multiples détours nous mèneront à nous arrêter en plein milieu du périph’ moscovite déserté pour l’occasion, afin d’assister au défilé des chars et de divers engins de l’Armée Russe. Le hasard fait parfois bien les choses!
Une fois sourds et nos poumons bien remplis des gaz d’échappement (et autant dire que leurs chars crachent bien noir!), nous repartons à la recherche du centre-ville, mais les rues sont manifestement toutes bouchées! Pas grave, on pose la voiture et on marche… Mais non… il semble qu’il soit impossible d’approcher du cœur de Moscou aujourd’hui. Nous en profitons donc pour nous poser à la terrasse d’un café, manger et observer ce qu’il se passe autour de nous. Presque tout le monde, jusqu’aux très jeunes enfants, est habillé en tenue militaire et en a l’air très fier.
La présence de Flash crée une véritable attraction, ceux qui n’en ont pas peur nous demandent même de le prendre en photo! Il faut dire que les gros chiens ne courent pas les rues ici (à part dans les rangs de la police bien sûr). Ce soir nous laissons Flash à l’hôtel afin de nous déplacer un peu plus facilement dans la ville.
Un train et un métro plus tard, nous nous arrêtons à la station de la Place Rouge. Impossible d’en sortir, nous remontons alors dans un wagon et nous arrêtons une station plus loin. Tout le quartier est barricadé, impossible d’accéder où que ce soit sans passer par de multiples portiques de sécurité. La place étant encore inaccessible, nous décidons d’attendre que la police ouvre les barrières afin de profiter de cet endroit magique sans les hordes de touristes habituelles. Fabien se précipite pour prendre quelques photos avant que la place ne se remplisse et nous restons un bon moment à contempler ce lieu assez fabuleux au soleil couchant. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut visiter Moscou dans de telles conditions!
Une fois la place remplie de badauds, nous allons manger des pelmini et des bliny au Teremok (une chaîne locale de fast-food russe), puis errons dans les rues pleines de vie et de musique avant de rentrer.
Nous pensions rentrer rapidement, sauf que les stations de métro et de train sont bondées et que la police fait rentrer les gens au compte-goutte… Si nous restons là, nous sommes bons pour y passer la nuit! Nous cherchons une solution pour retourner à l’hôtel et apercevons alors au loin les tours du business center où nous étions hier. Il va falloir marcher un peu mais avec un peu de chance, on pourra au moins rentrer dans la gare. Gagné, il y a beaucoup moins de monde (même si on pourrait se croire dans le métro parisien à 17h) et nous sautons dans le premier train pour notre banlieue. Ce soir il ne sera pas difficile de s’endormir après une journée aussi chargée.
Nous avons décidé de rester une journée de plus sur place et en profitons pour nous promener et déjeuner dans le quartier d’Arbat, et s’arrêter au Café Pushkin, sûrement le café le plus réputé de Moscou, où nous nous accordons café et pâtisseries (sûrement les derniers bon cafés et gâteaux avant un bon bout de temps).
Nous savourons ces derniers moments de détente, car demain matin, nous attaquerons les 5200 km qui nous séparent d’Irkoutsk, en Sibérie, où nous ferons les démarches pour le visa mongol et passerons une semaine autour du lac Baïkal.
_Laure
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